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Pour sauver des vies, il faut faire preuve de courage, d’humanisme et de passion. Esther Moseka est une sage-femme humanitaire travaillant dans la zone de santé de Fataki dans la province de l'Ituri. Elle ne recule pas lorsqu’il s’agit de sauver des vies et prendre en charge une femme enceinte.

Devenir sage-femme, Une vocation d’enfance

Pour la petite histoire, pendant qu’elle avait encore 12 ans, un évènement malheureux a permis à Esther de découvrir sa passion pour le métier de sage-femme.

Un jour, une de nos voisines est décédée de suite de l’accouchement., Je me suis posée plusieurs questions pour connaitre ce qui pouvait être à la base de la mort de cette   femme allant accoucher. Raconte -t– elle.

Pour avoir les réponses à toutes ses inquiétudes, Esther Moseka a décidé  de devenir sage-femme pour  dit-elle « aider  les femmes enceintes à avoir un  accouchement sécurisé.


Esther Moseka en pleine consultation prénatale

Je m’étais décidé de devenir sage-femme pour comprendre ce qui se passe autour de la grossesse et de l'accouchement. Etre cette personne qui va garantir la sécurité de la femme enceinte, se rassurer que la naissance de l’enfant se déroule dans les meilleures conditions et garantir la bonne santé du bébé et de la maman.

Une héroïne de chaque minute

Malgré la situation sécuritaire, les conflits ethniques dans la province de l’Ituri et surtout dans la zone de santé où preste Esther Moseka, elle. reste fidèle à son apostolat.

Pour elle, sa seule motivation, reste  le bonheur et la joie de recevoir une nouvelle créature au monde.

« Je fais accoucher les femmes dans les camps de déplacés, dans des tentes de fortune et quand les femmes enceintes me voient, vous sentez de l’espoir dans leur visage. Je leur apporte un soutien et une assistance qu’il faut ».Les femmes déplacées vivent beaucoup des traumatismes et d’atrocités, certaines parmi elles sont des survivantes de violences sexuelles et basées sur le genre. Face à cette situation, nous essayons de rester à leurs côtés, leur   apporter la force qu’il faut, l’espoir et une assistance pour que la prise en charge soit meilleure.  Pour moi, la femme enceinte doit-être au centre de nos soins.


Esther Moseka prend soin du nouveau-né

Comme Esther des nombreuses sages-femmes à travers la République Démocratique de Congo travaillent dans des contextes humanitaires très complexes.

Pour faire face à cette situation, UNFPA a entrepris depuis 2019, une série des formations en faveur des sages-femmes afin qu’elles soient  capables d’apporter efficacement assistance en santé de la reproduction, violence basées sur le genre, et prévention des abus et exploitation sexuels dans un esprit de redevabilité aux personnes affectées par les crises humanitaires.

Esther Moseka est l’une des bénéficiaires de cette formation, elle a été formée dans la mise en place du dispositif minimum d’urgence en santé maternelle en situation de crise et prête à assurer l’offre de services des accouchements humanisés, des soins obstétricaux et néonatales d’urgences (SONU) de qualité. Ce renforcement des capacités a permis à Esther de devenir une championne de la lutte contre les décès maternels   dans les zones de santé de Fataki et Bunia.

Pour Esther, Le métier de sage-femme doit s’exercer avec son cœur. Sa fierté c’est de pouvoir à chaque fois sauver des vies. Devenir sage – femme est un accomplissement de son destin.

                                                                                                        

                                                                                                                            Junior Mayindu