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Renforcé les acteurs humanitaires pour éviter les Exploitations et Abus sexuels (EAS)

La situation humanitaire que traverse le Nord-Kivu suite à l’éruption volcanique suivi de tremblements de terre, nécessite de mettre en place des dispositifs pour préparer les acteurs humanitaires à faire face aux exploitations et abus sexuels.  C’est dans ce cadre que 62 acteurs humanitaires de Kiwanja, dans le territoire de Rutshuru, dont 26 femmes et 36 hommes ont été briefés sur le code de bonne conduite pour les acteurs humanitaires, la circulaire du Secrétaire Général des Nations Unies de 2003 et les principes fondamentaux EAS du comité permanent inter agences (IASC). Ce briefing a été conduit par UNFPA sous la coordination de UNOCHA, et vise à renforcer le mécanisme de protection contre les exploitations et abus sexuels en vue d’assurer que toutes les interventions mises en œuvre dans la réponse à la crise de Goma s’alignent sur la stratégie nationale et au plan d’action du réseau PSEA. 

Signature du code de bonne conduite

Le Spécialiste PSEA UNFPA, Ernest LUKUMWENA KALALA, dépéché sur le terrain, a travaillé en collaboration avec l’UNOCHA avec les acteurs humanitaires présents à Rutshuru pour renforcer le mécanisme de protection contre les exploitations et abus sexuels. A l’issue de ce travail, 55 acteurs de différentes structures (19 femmes et 36 hommes (UPDECO, FEMISA, CBCN-CDT, RECOPE, Famille d’Accueil Transitoire de UPDECO, GTPE) ont signé librement le code de bonne conduite pour les acteurs humanitaires en RDC. Ces organisations ont pris l’engagement de sensibiliser sur ce message et surtout sur la « Tolérance Zéro » contre tout cas d’exploitation et d’abus sexuels impliquant un personnel travaillant dans cette crise volcanique.


Les staffs de l’ONG UPDECO tenant leur code de bonne conduite signé

Une situation humanitaire difficile

Le 22 mai 2021, la ville de Goma a été secouée par l'éruption du volcan Nyiragongo. La coulée de lave a traversée des villages et un quartier de Goma, provoquant ainsi la destruction de 3 629 maisons, des bâtiments publics et le déplacement de 20 952 personnes vers les villes de Sake et Gisenyi au Rwanda. Le 27 mai 2021, les autorités provinciales ont donné l’ordre d'évacuer les 10 quartiers les plus à risque de la ville de Goma à cause des tremblements de terre. Cette évacuation a occasionné le déplacement massif de la population. Ainsi, la population total déplacé a été estimé à environ 500 000 vers l'Ouest de Goma précisément à Sake, Minova et villages environnantes, jusqu'à atteindre Bukavu par le lac et vers le Nord (route de Rutshuru RN2) alors que d'autres traversent la frontière avec le Rwanda.

Cette crise a nécessité un déploiement massif des acteurs humanitaires dans des zones de forte vulnérabilité. Dans ces conditions, il devient urgent de mettre en place un mécanisme de prévention et de réponse aux exploitations et abus sexuels. Le briefing réalisé consistait à vulgariser le code de bonne conduite auprès des acteurs humanitaires afin de les amener à prendre un engagement actif à servir les personnes affectées avec dignité, en s’abstenant des actes interdits et inacceptables ainsi que la signature du code de bonne conduite en matière de l’EAS et de redevabilité. L’ objectif est d’aboutir à l’application de la politique de la tolérance zéro contre tous cas d’exploitation et abus sexuels au cours de cette intervention humanitaire.


Séance de travail avec les membres de l’ONG UPDECO à Kiwanja (Rutshuru)

495555 un numéro de téléphone gratuit a été vulgarisé

La crise de Goma a été une occasion pour vulgariser le numéro vert (495555) inter agence contre les EAS dans cette partie du pays. La population a été sensibilisée sur ce numéro gratuit, pour demander de l’aide ou pour dénoncer tout cas de EAS commis par les acteurs humanitaires. Ainsi, plusieurs outils de sensibilisation EAS, contenant le numéro vert 495555 ont été distribués dans la communauté. Par ailleurs, les médias locaux ont été utilisés pour vulgariser ce numéro de téléphone. Les adolescents et jeunes vulnérables, dans ce contexte de crise, ont été également sensibilisés. Au complexe scolaire Kataka de Kiwanja/Rusthuru 54 personnes ont été sensibilisées dont 6 enseignants, 13 filles et 35 garçons.


Les élèves du complexe scolaire KITAKA de Kiwanja/ Rutshuru

Ils ont dit…

Nous venons de suivre une séance de sensibilisation sur l’exploitation et abus sexuels à Kiwanja, je retiens que l’échange de l’argent, des emplois, des biens ou des services contre les actes sexuels entre toute personne de la communauté et un travailleur humanitaire est interdit. Et si je vois ce genre d’acte je dois le dénoncer ».

           BAHANGILA Confiance, élève de la 3ième Construction au complexe scolaire KATAKA,

Je suis point focal du haut conseil parlement d’enfants à Rutshuru, j’ai bien suivi avec intérêt la sensibilisation sur les principes de base l’exploitation et abus sexuels et la ligne verte le 495555. En tant que membre de ma structure, je dois m’engager dans la lutte, afin de sensibiliser les jeunes sur les risques liés aux EAS en mettant les mécanismes de reporting pour toutes dénonciations ».

          LUMOYA MATETE Roger, acteur humanitaire.  

 

Cette préparation des acteurs humanitaire pour éviter tout cas d’EAS est indispensable dans cette crise humanitaire qui a vu beaucoup de travailleurs humanitaires voler au secours des populations. UNFPA, agence lead de lutte contre les exploitations et abus sexuels en RDC, travaille sous la supervision du Coordonnateur humanitaire pour une tolérance zéro contre les abus et exploitations sexuels. La réussite de cette tolérance zéro passe par la préparation des acteurs et la mise en place des mécanismes. Depuis le déclenchement de cette crise, UNFPA à entamer ce travail qui se poursuit en partenariat avec UNOCHA.