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La grossesse, un évènement heureux qui devrait être source de joie pour moi mais qui se transforme progressivement en peine … une maison perdue, un champ dévasté, l’inactivité de mon époux et les 4 enfants à nourrir », explique Aziza Bakama, la trentaine révolue, habitant du territoire de Nyiragongo dans la province du Nord-Kivu.

Pour UNFPA, Chaque personne compte

Grâce à sa réponse humanitaire rapide et active à la suite de l’éruption du Volcan Nyiragongo survenue en date du 22 mai 2022, le Fonds des Nations Unies pour la Population (UNFPA) a mis à la disposition des personnes les plus vulnérables parmi les populations déplacées et retournées, des services de santé maternelle et une prise en charge psychosociale aux survivantes de violence basée sur le genre. AZIZA est parmi tant d’autres femmes enceintes bénéficiaires de cet appui.


Aziza bénéficie d'un kit de dignité et d'accouchement

UNFPA en collaboration avec l’ONG SOFEPADI la prendra en charge et elle sera orienter vers le centre de santé Kanyaruchinya auprès du personnel qualifié.

J’ai bénéficié d’une prise en charge psycho-sociale. J’ai repris confiance en moi, je me suis intégrée dans la communauté. Ma grossesse est prise en charge, par des sages-femmes. », raconte-t –elle avec assurance.

 

Une histoire et un investissement perdus

L’éruption volcanique du Nyiragongo parait aux yeux des touristes comme un spectacle émouvant et resplendissant mais pour Aziza Bakama, c’est une scène de désolation et un espoir perdu.

La scène se déroule en début de soirée, au moment où j’apprêtai la table pour le dîner dans ma maison.  J’entendis les gens crier, je suis sortie de la maison et j’ai vu une forte lumière rougeoyante qui sortait du sommet de la montagne Nyiragongo. Pas de tremblement de terre, une panique totale. Les gens couraient de partout, j’ai pris mes quatre enfants et j’ai tout laissé », explique Aziza.

Tout se déroula si rapidement, qu’en l’espace de quarante minutes, les dégâts étaient considérables ; sa maison, son champ et son élevage de volaille ont été ravagés par les laves du volcan. Aziza Bakama, son époux et ses quatre enfants ont eu juste le temps de se réfugier au village voisin de Munigi à quelques 8 Km de leur habitation. 

Je regardai comment tout partait en fumée, j’avais tout perdu, ma maison, mon champ, mes volailles, et l’espoir de vivre. Nous avons passé la nuit à la belle étoile. » Une tragédie que Aziza et sa famille n’oublieront pas facilement.  

C’est au lendemain du drame lorsqu’ils se décident d’aller à Saké dans le Territoire de Masisi à environ 23 Km de la ville de Goma, que Aziza découvrira qu’elle était enceinte. En effet sous le choc de la forte émotion, elle a ressenti des sensations qui l’ont obligé à consulter l’agent de santé de Médecin Sans Frontières dans la tente communautaire pour les déplacés interne qui a confirmé sa grossesse de trois mois. Un évènement heureux mais qui au vue de ce qui lui était arrivé, accentua sa peine. Ce fut le début d’une page noire, des traumatismes et du désespoir.

 

UNFPA, m’a rendu ma place dans la société


Aziza après l'accouchement

De retour dans le territoire de Nyiragongo, grâce à l’appui de UNFPA, Aziza a accouché dans le centre de sante de Kanyaruchina en toute sécurité et participe aujourd’hui à un programme de formation sur le développement des activités génératrices de revenus. Ce programme est mis en œuvre par Solidarité Féminine pour la Paix et le Développement Intégral (SOFEPADI) à travers le financement de UNFPA mobilisé auprès du Fonds humanitaire.

Les femmes et filles des communautés affectées par la catastrophe sont renforcées par la résilience avec des activités génératrices de revenus afin de promouvoir l’autonomisation socio-économique des femmes dont la vulnérabilité a été accentuée à la suite de cette crise du Nyiragongo.  

En dehors de la prise en charge en matière de santé de la reproduction, les interventions humanitaires menées par UNFPA avec ses partenaires d’exécution et les autres intervenants grâce au financement du Fonds Humanitaire, ont permis une prise en charge appropriée des survivant(e)s des violences basées sur le genre.

 

 

 

 

 

 

Une réponse multisectorielle a ainsi permis d’apporter des interventions intégrées en protection contre les violences basées sur le genre notamment la prise en charge médicale, psychosociale, santé mentale aux survivantes et personnes affectées par la catastrophe y compris la distribution de kits de dignité aux femmes, filles et personnes très vulnérables dans les zones de santé de Nyiragongo, Karisimbi et Kirotshe.

                                                                                                                   Junior Mayindu