La Vice Premier Ministre, Ministre du plan, Madame Elysée Munembwe Tamukumwe a organisé le 27 Juillet 2020 avec l’appui de l’UNFPA la double cérémonie commémorative de la journée mondiale de la population et du lancement du rapport sur l'état de la population mondiale 2020.
Cette année la journée mondiale de la population a été célébrée sous le thème « Faire des arrêts sur la COVID-19, comment préserver la santé et les droits des femmes et des filles durant cette période de COVID-19 ». Six membres du gouvernement national, les députés nationaux et quelques ambassadeurs ont rehaussé de leur présence cette cérémonie qui s’est déroulée au salon Congo de Pullman Hôtel dans le strict respect des gestes barrières.
La Vice Premier Ministre, Ministre du plan, Madame Elysée Munembwe Tamukumwe a souligné que la célébration de la JMP revêt un intérêt particulier pour la RDC qui fait face à 5 défis majeurs :
- La forte fécondité au niveau national, avec un nombre moyen de 6,2 enfants/femme qui place la RDC parmi les 5 pays les plus féconds au monde ;
- La précocité de la fécondité, due aux mariages d’enfants et à l’accès limité aux informations et aux services de santé sexuelle et reproductive ;
- Une mortalité maternelle toujours très élevée, soit 473 décès maternels pour 100.000 naissances vivantes, avec environ 29 % de décès chez les adolescentes ;
- Une violence sexuelle encore très courante, puisqu’environ 64 % de femmes ont subi au moins une fois des violences d’un partenaire ;
- L’absence de données fiables pour la planification du développement, le dernier Recensement Général de la Population et de l’Habitat remontant à 1984.
Madame Elysée Munembwe Tamukumwe a renouvelé l’engagement pris par le Chef de l’Etat pour la réalisation du deuxième Recensement Général de la Population et de l’Habitat et a invité les partenaires techniques et financiers à appuyer ce projet, car les données issues de ce recensement vont améliorer sur tous les plans la gouvernance de la RDC.
Pour le Représentant de l’UNFPA en RDC, Dr Sennen HOUNTON, la RDC doit poursuivre ses efforts visant à maitriser la croissance démographique pour lutter efficacement contre la pauvreté et assurer la croissance inclusive et l’émergence du pays, résultat visionnaire du Plan National Stratégique de Développement (PNSD). Une politique de développement réussie ne peut faire l’impasse sur la maîtrise de la croissance démographique surtout si celle-ci connaît des pics induisant des besoins que la production de richesses nationales ne peut satisfaire. Historiquement, il est facile d’observer qu’aucun pays n’est sorti du sous-développement sans avoir maîtrisé la fécondité, sans transition démographique, a-t-il dit.
Présentation du rapport sur l’état de la population mondiale
La célébration de la JMP a coïncidé avec le lancement du Rapport sur l’état de la population mondiale axé sur le thème : « Contre la volonté, refuser les pratiques qui nuisent aux femmes et aux filles et qui font obstacle à l’égalité ». Dans ce rapport, présenté par le Conseiller Technique Principal RGPH de l’UNFPA, le Prof Pierre Klissou, UNFPA attire l’attention de la Communauté internationale une fois encore pour poursuivre et renforcer les efforts pour mettre fin aux pratiques néfastes et violences sexuelles en cette période d’adversité, où le monde est confronté à une pandémie sans précédent.
Parlant de la RDC, le Prof Pierre Klissou a précisé les résultats de l’enquête MICS 2027-2018 ont montré que 22,3 % des enfants d’âge scolarisable ne sont pas scolarisés et le taux d’achèvement des filles au primaire est de seulement 66,3% avec plus d’une dizaine de provinces n’atteignant pas les 50%. Aussi, 29,1% des femmes de 20-24 ans se sont déjà mariées avant l’âge de 18 ans. Ce taux atteint 40,1% en milieu rural avec plus de 50% dans plusieurs provinces : Tanganyika (60,4%), Kasaï (54,3%). Cette précocité des mariages a une incidence directe sur l’entrée en vie féconde. En effet, 24,5% des femmes de 20-24 ans ont eu une naissance vivante avant l’âge de 18 ans, (17,9 % en milieu urbain contre 32,1% en milieu urbain). Une dizaine de provinces dépasse les 30%. Les provinces du Tanganyika (52,0%), Bas Uele (38,9%), Nord Ubangi (37,0%), Ituri (36,5%), Kasaï (36,1 %), Kasaï Oriental (35,7%) etc. viennent en tête pour cet indicateur de précocité des grossesses.
Le Professeur Pierre Klissou, Conseiller Technique Principal RGPH, a conclu qu’on ne peut parler de croissance inclusive ni d’émergence en RDC sans investissement dans le capital humain de la petite fille et l’adolescente dans un environnement qui prône l’éducation, la lutte contre le mariage précoce ainsi que la promotion de la santé sexuelle et reproductive. Pour lui, il y a nécessité pour la RDC d’élargir des partenariats pour renforcer la prévention contre les VBG, notamment le mariage d’enfants ; la mise en place d’un vaste programme contre les violences domestiques et surtout la prise d’une loi sur les violences domestiques et enfin la pérennisation de la politique de gratuité de l’éducation primaire gouvernement ainsi que le changement du narratif par la promotion de l’entrepreneuriat féminin.
Une autre présentation pour la contextualisation de la thématique a été faite par le Professeur Jean-Baptiste Ntangoma sur « Investissement dans la petite fille et l’adolescente : défis pour l’émergence de la RDC ». Il a précisé qu’investir dans l’éducation de la petite enfance est plus rentable afin d’arriver à l’émergence en 2050. Bien que la pandémie de coronavirus a bouleversé les tendances, il faut accélérer le processus de numérisation de l’économie, a-t-il dit tout en poursuivant que pour atteindre l’émergence, il faudrait à la RDC d’accélérer le processus d’industrialisation et de diversification de l’économie nationale.
Rencontre avec les médias
En Prélude du lancement officiel par la RDC du rapport sur l’état de la population mondiale 2020, le Représentant de l’UNFPA, Dr Sennen HOUNTON a fait l’économie de ce rapport aux professionnels des médias au cours d’une conférence de presse virtuelle tenue le 22 Juillet 2020.
Les débats ont tourné autour de la planification familiale, les VBG, l’impact de la COVID-19 sur les grossesses non désirées, l’incidence de la gratuité scolaire et sur la fistule.
ale, les VBG, l’impact de la COVID-19 sur les grossesses non désirées, l’incidence de la gratuité scolaire et sur la fistule.