Les femmes et filles déplacées du Nord-Kivu vont bénéficier des services gratuits de santé sexuelle et reproductive numériques. Ces services adaptés aux technologies de l’information et de communication (TIC) vont permettre à ces femmes et filles de bénéficier des meilleurs traitements, d’une diminution des examens coûteux grâce aux consultations prénatales par diagnostic échographique portable sur smartphone.
Le gouvernement japonais à travers la firme japonaise SOIK Corporation sarl, vient de former des sage-femmes et prestataires de services de santé sur le fonctionnement standard du logiciel (application mobile) SPAQ à Goma au Nord-Kivu.
L’objectif de cette formation est de complémenter les services de clinique mobile mis en place par UNFPA notamment la consultation prénatale, par un service de santé maternelle approprié, avec numérisation SPAQ, en faveur des femmes enceintes dans des camps de déplacés au Nord-Kivu grâce au package minimum de SPAQ comprenant un smartphone et un échographe portable, développé pour permettre une évaluation rapide et complète des conditions normales et anormales.
Un équipement d'échographie au bout de doigts
SPAQ est un ensemble d'équipements médicaux numériques développé par la société japonaise SOIK Corporation sarl pour soutenir les professionnels de santé afin d’améliorer la qualité des services, même dans des environnements à ressources limitées.
Les sage-femmes formées vont utiliser ces équipements numériques lors des consultations itinérantes dans les camps de déplacés de la province du Nord-Kivu pour favoriser un accès facile des femmes vulnérables aux services de santé sexuelle et reproductive de qualité.
Je vous remet ces matériels SPAQ en faveur des femmes déplacées » précise Olivier Kabi, Directeur Général de SOIK Corporation sarl. Notre équipement d'échographie portable, le SPAQ, est utilisable à l’aide d’un smartphone, et sera utilisé lors des consultations itinérantes. Ça va permettre aux femmes d’avoir accès aux soins de qualité » a indiqué Olivier KABI, Directeur Général de SOIK en RDC.
Signalons que la numérisation des services de santé sexuelle et reproductive intervient dans le cadre de la mise en œuvre du projet « Les jeunes et les femmes pour la paix grâce à l'amélioration de la santé sexuelle et reproductive et aux interventions contre la violence basée sur le genre » exécuté par la Caritas Développement de Goma (CADEGO) avec l’appui de UNFPA.
« Je ne savais pas que je portais deux enfants dans mon ventre »
Rachelle Bahati, 23 ans, vient de Masisi et vit depuis six mois dans le site de déplacés de Bujari dans l'aire de santé de Kanyaruchinya en territoire de Nyiragongo. Mariée et mère de 2 enfants, Rachelle est enceinte de 7 mois et a été sélectionnée pour une première expérience d’échographie portable lors des travaux pratiques à la formation des sage-femmes organisée par la Caritas de Goma à travers SOIK à l’Hôpital Charité Maternelle. C'est la première fois qu’elle fait un examen d’échographie, à plus forte raison, une échographie numérisée. A sa grande surprise, deux bébés dans son ventre.
Je n'avais jamais fait l'examen d’échographie faute de moyen. Je ne savais pas que je portais deux enfants en moi mais grâce à cette échographie par téléphone mobile, je sais que je vais donner naissance à deux bébés de sexes différents. Quelle joie! vraiment que Dieu vous bénisse » s’est réjouie Rachelle.
Une innovation face à la crise humanitaire
Cette formation des sage-femmes dans la numérisation des services de santé sexuelle et reproductive au Nord-Kivu tombe à point nommé et est un événement marquant pour UNFPA », a dit Dr Jean-Paul Makay, Analyste au Programme de UNFPA. Ce dernier a remercié le gouvernement japonais pour avoir rendu possible cette formation et a appelé les participants à être opérationnels sur le terrain.
La province du Nord-Kivu est confrontée à de multiples réalités et ce sont ces réalités qui ont motivé UNFPA à apporter cette innovation dans sa réponse face à la crise à laquelle nous sommes confrontés. C’est autant dire que nous comptons sur vous afin que vous puissiez être opérationnels sur le terrain. Nous sommes devant une innovation et vous êtes les pionniers dans cette approche en province du Nord-Kivu » a-t-il poursuivi.
Pour sa part, Mme Annie Tshiamala, Présidente nationale de la société congolaise de la pratique sage-femme (SCOSAF) RDC, a au nom des participants remercié UNFPA en tant que partenaire privilégié de la SCOSAF pour avoir investi dans le renforcement des capacités des sages-femmes.
Au Nord-Kivu, le projet japonais vise à améliorer le bien-être des populations déplacées et retournées grâce à des activités de consolidation de la paix, des informations sur les violences basées sur le genre et la santé sexuelle et reproductive. Ces interventions ciblent 112 600 personnes.
En tant qu’agence lead des Nations Unies pour la santé sexuelle et reproductive, UNFPA travaille pour explorer des nouvelles possibilités et apporter des changements substantiels dans la vie des populations vulnérables en RDC.
