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La République Démocratique du Congo connait l’une des crises humanitaires les plus complexes et prolongées au monde avec environ 27 millions de personnes qui ont besoin de l’aide humanitaire en 2023, dont 8,8 millions de personnes avec des besoins humanitaires et 5,5 millions des déplacés internes. De plus, ces populations vulnérables sont exposées aux difficultés d’accès aux services de Santé Sexuelle et Reproductive (SSR).

Voilà qui justifie la tenue à Kinshasa d’un atelier d’intégration du Dispositif Minimum d’Urgence en Santé Sexuelle et Reproductive (DMU/SSR) dans les documents stratégiques et normatifs du Ministère de la Santé. Sous le leadership du Fond des Nations Unies pour la Population (UNFPA), l’atelier tenu du 10 au 11 janvier 2023, a réuni les experts du ministère de la santé, les délégués des bailleurs des fonds et des agences du Système des Nations Unies ainsi que les ONG nationales et Internationales. Occasion pour les participants d’élaborer la feuille de route pour l’intégration des interventions DMU/SSR dans les documents stratégiques tels que le Plan Stratégique VIH, le Plan Stratégique pour le bien-être des adolescents, le Plan Stratégique pour la planification familiale, le Plan National de développement sanitaire, etc.


Atelier d'élaboration de la feuille de route

A l’ouverture de l’atelier, le Représentant Adjoint de UNFPA Monsieur Keneth Ehouzou, a au nom du représentant pays, indiqué que UNFPA reste impliqué dans la mise en œuvre du DMU dans la réponse humanitaire.

A titre d’exemple, dans le dernier trimestre de 2022, vingt-deux milles cinquante-trois accouchements assistés par un personnel médical qualifié ont eu lieu dans les zones de santé de Bunia, Komanda et Mahagi grâce à l’accompagnement des sages-femmes humanitaires de UNFPA. 11.006 (onze milles six) femmes et filles ont adhéré aux méthodes contraceptives modernes dans les zones de santé de Bunia, Komanda et Mahagi avec l’appui de Engender Heath ». 

Ils ont dit

Pour le Docteur THEOPHILE NEMUANDJARE, consultant national DMU/SSR 

Certaines structures planifiaient des activités sans tenir compte de la probabilité de survenue des crises. Avec le DMU, désormais, elles vont devoir intégrer les activités en rapport avec la coordination des activités en temps de crises. On doit savoir qui fait quoi sur terrain ; prévenir les violences basées sur le Genre et répondre aux besoins des victimes ; prévenir le VIH et prendre en charge des cas des IST ; lutter contre la surmobidité et la surmotalité maternelle ; offrir des services de planification familiale… »


Dr Théophile Nemuandjare/Consultant UNFPA

Représentant le secrétaire Général à la Santé à ces travaux, le docteur Alice NDJOKA directeur adjoint du Programme National de la Santé de la reproduction (PNSR) a salué l’initiative de UNFPA de réunir les partenaires qui œuvrent dans la mise en œuvre du DMU.

Il y a plusieurs documents qui sont obsolètes à ce jour. L’heure est à la mise en œuvre et l’exploitation pour ajuster la partie Humanitaire dans ces documents existants. Deux grandes recommandations sont prises, notamment celle d’impliquer et de former les experts du niveau stratégique (direction centrale et secrétariat général) en vue d'accroître la masse critique et obtenir leur engagement dans la mise en œuvre. La dernière est celle de faire le suivi et mener le plaidoyer auprès du secrétaire général à la santé pour l’effectivité de cette intégration », a-t-elle ajouté.


Dr. Alice NDJOKA, Directrice Adjointe du PNSR

De son côté, Docteur Elsha Lemba, assistante programme Santé chez Médecins d’Afrique a fait savoir que

 comme partenaire de UNFPA, l’intégration du DMU dans les différents documents stratégiques nous permettra de travailler de manière claire avec différents bras du gouvernement, en l’occurrence le PNSR, dans les situations d’urgence humanitaire. Il faut avouer que cette dimension humanitaire n’était pas clairement reprise dans les documents du Ministère de la Santé ».


Dr Elsha Lemba, assistante programme Santé chez Médecins d’Afrique et Dr Pierrot Mbela de UNFPA

Il sied de noter que le DMU est l’ensemble des activités de santé de la reproduction les plus importantes à mettre en œuvre dans les 48 heures après le déclanchement d’une crise humanitaire, pour prévenir la morbidité et la mortalité liées à la santé sexuelle et reproductive, tout en protégeant le droit de la communauté touchée à vivre dans la dignité.