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Mes enfants ne dorment plus jamais affamés et ne sont plus chassés de l’école. Je ne quémande plus du travail chez autrui, ni aller chercher du bois dans le parc de Virunga avec tous les risques d’être violée. Vraiment ce que UNFPA fait pour moi, que Dieu vous bénisse » a indiqué Manelio avec le sourire au lèvre.

 

Grâce au programme du Fonds des Nations Unies pour la Population (UNFPA) visant la réinsertion et l’autonomisation des femmes et filles vulnérables, y compris les survivantes des VBG, Manelio Semucho, veuve de 36 ans, a bénéficié d’un paquet de réinsertion socio-économique à Kibati au Nord-Kivu en septembre 2022. Cette éleveuse et cultivatrice, vend des pommes de terre à Mujoga au nord de Goma et élève des chèvres qui ont fait des doublés à la première mise-bas, avec l’appui financier issu du partenariat entre UNFPA et le Gouvernement de la Suède. Un partenariat qui favorise une meilleure synergie dans les interventions humanitaires et de développement en République Démocratique du Congo.

 

En RDC, et plus particulièrement à l’Est, rappelons-le, UNFPA travaille avec la Suède pour renforcer l’autonomie des femmes et contribuer ainsi à changer et à transformer la vie de ces populations les plus vulnérables qui subissent les conséquences de la crise humanitaire récurrente,  une crise qui expose les jeunes filles au risque de violences basées sur le genre.

 

Donner aux femmes la possibilité d’affirmer leur autonomie

 

Lors de la célébration de la journée mondiale de la population le 11 juillet 2022 à Kinshasa, sous le thème « Un monde de 8 milliards d’habitants : Vers un avenir résilient, exploiter les opportunités et garantir des droits et choix pour tous », le Représentant Pays de UNFPA Dr Eugene Kongnyuy avait mis l’accent sur les efforts que poursuit UNFPA dans le cadre de l’élimination de toute forme de violences basées sur le genre et la prise en compte des besoins sociaux spécifiques de toutes les catégories d’individus entre autres les femmes et filles, les adolescents et adolescentes, les personnes à morbidité réduite afin de bannir toutes les autres discriminations qui handicapent le développement de l’humanité en général et de la RDC en particulier.


Manelio,courbée avec son bébé sur le dos en train de constituer des tas de pommes de terre sur un sac aux environs du camp de Mujoga

Fort de cet engagement, UNFPA ne laisse personne derrière. Grâce à son partenariat avec la Suède, 89 des 80 femmes vulnérables prévues, parmi lesquelles Manelio Semucho, ont bénéficié de la réinsertion socio-économique, soit 111% de réalisation dans le cadre du projet « Prévention de l’exploitation et abus sexuels et réponse multisectorielle aux besoins des victimes des Exploitations et Abus Sexuels », mise en œuvre par les ONGs HOPE IN ACTION, SARCAF et AMAB à l’Est de la RDC (Provinces du Nord Kivu, Sud Kivu et de l’Ituri) du 1er janvier au 31 décembre 2022.

 

Nous avons rencontré Manelio devant sa maison, courbée avec son bébé sur le dos en train de constituer des tas de pommes de terre sur un sac aux environs du camp de Mujoga, un site spontané des déplacés à Kibati dans le territoire de Nyiragongo.  Depuis 3 mois elle a commencé à cultiver les pommes de terre. Ceci raccourcit le parcours des déplacés dans le camp qui, au lieu d’aller au marché de Kanyaruchinya, achètent désormais à proximité du camp lors de la récolte et se procurent des pommes de terre directement chez Manelio.

Je suis devenue une cultivatrice, je vends les pommes de terre ici chez-moi et je gagne beaucoup de bénéfices. Aujourd’hui, je contribue régulièrement aux cotisations de notre association villageoise d'épargne et de crédit (AVEC) et ça ne me demande pas forcément d’aller au marché pour vendre car, les clients viennent eux-mêmes me chercher chez-moi » a fait savoir Manelio.

 

Cette mère de 4 enfants devenue commerçante a amélioré sa productivité avec la réinsertion socio-économique, qui lui a permis de faire la culture des pommes de terre et l'élevage de chèvres à Kibati. Elle a affirmé son autonomie dans sa communauté grâce au partenariat entre UNFPA et la Suède. Un grand pas vers la réalisation des Objectifs de Développement Durable et une réalisation, non seulement de l’ODD 5 relatif à l’égalité des genres, mais aussi et surtout les ODD 1 et 8 liés à la diminution de la pauvreté et à la croissance économique qui exige la réduction des disparités entre les genres à l’horizon 2030.


Manelio observe ses 3 chèvres en train de manger de l’herbe près de sa maison à Kibati au Nord-Kivu

Le cas de Manelio Semucho est un exemple frappant qui prouve qu’il est grand temps de donner aux femmes la possibilité de s’instruire, d’occuper un emploi décent et d’affirmer leur pouvoir et leur autonomie. Cela prouve à suffisance que lorsque les femmes reçoivent la possibilité, elles peuvent non seulement améliorer leur santé et leur productivité, mais aussi accroître le bien-être de leurs familles et communautés.

 

Il convient de signaler que la Suède est un pays partenaire efficace de UNFPA en RDC. Depuis la signature de l’accord de partenariat en décembre 2019, ce pays a mis à la disposition du bureau de UNFPA en RDC un appui budgétaire pour un programme de prévention des exploitations et abus sexuels. Cet appui couvre 4 hubs humanitaires (Goma, Bukavu, Kalemie et Kananga) avec des programmes visant la couverture des 26 provinces de la RDC en planification familiale, la formation des sages-femmes et la réparation des fistules obstétricales, au cours du 5ème cycle de programme pays 2020-2024.