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Cette année marque le 30 ème anniversaire de la campagne des 16 jours d’activisme contre les violences basées sur le genre à travers le monde. Ce 25 novembre, premier jour de la campagne, UNFPA a organisé en collaboration avec l’Ambassade de la Belgique en République Démocratique du Congo (RDC) une rencontre d’échange et de plaidoyer entre des femmes leaders engagées dans la lutte contre les VBG et la Ministre belge de la Coopération au développement et de la Politique des Grandes villes, S.E.M.  Meryame Kitir. Les échanges se sont déroulés en présence du Représentant de UNFPA, Dr Eugène KONGNYUY.

 

Mise en exergue la situation des VBG en RDC

Cette rencontre a permis de mettre en exergue la situation des VBG et des initiatives qui sont développées pour mettre fin à ce fléau. En RDC, les violences basées sur le genre ne concernent pas seulement les zones en situation humanitaire ou de crise, elles se passent également dans les zones de paix et de stabilité. Ces violences ont plusieurs formes allant du harcèlement sexuel au viol en passant par le mariage d’enfant. Dans le pays, on note en effet que plus de 30% des VBG en zone de crise humanitaire se font sur des personnes de moins de 18 ans. Il est important de saisir l’opportunité de la célébration de la journée internationale pour l’élimination des violences basées sur le genre pour faire le plaidoyer en vue de mettre fin à cette forme de violence qui gangrène le développement du pays.

Un dialogue direct et enrichissant

Au cours de cette rencontre, la Ministre a échangé directement avec les femmes leaders des Associations et Organisations de lutte contre les VBG. Sans intermédiaire, le dialogue a été une opportunité pour elle d’écouter, de poser des questions, de prendre des notes. Dans ce dialogue, les femmes sont revenues régulièrement sur les questions de prévention, de prise en charge mais surtout sur la question de l’accès à la justice pour les survivants. La justice, en effet permet de lutter contre l’impunité et de contribuer à la réduction des VBG. On retiendra que les femmes ont partagé des messages forts, soulignant l’importance du leadership politique au plus haut niveau pour mettre fin aux violences basées sur le genre et ne laisser personne sur le bas-côté de la route, conformément aux engagements internationaux et nationaux de la RDC. Satisfaite, la Ministre Meryame Kitir a déclaré à la fin de la rencontre : « je vous remercie pour l’échange, j’ai appris beaucoup sur la situation des VBG ».

Quant au Représentant de UNFPA, Dr Eugène KONGNYUY, il est revenu sur la protection des survivantes et la confiance que ces dernières peuvent avoir vis-à-vis du système judiciaire pour les protéger lorsqu’elles dénoncent ou veulent dénoncer. Il invite par conséquent à travailler pour créer un environnement protecteur et de confiance afin de permettre aux survivantes et à la communauté de dénoncer les cas de VBG.  

 

La contribution de la Belgique à la lutte

 

L’épanouissement de la femme, sa protection et son autonomisation représente un axe important de l’intervention de la Belgique dans le cadre de sa coopération au développement. Au cours de cette rencontre, la conseillère du Ministre belge, Madame Kristina BAYINGANA a saisi cette occasion pour donner les grandes lignes de la place de la femme dans la coopération internationale de la Belgique. Pour sa part, Madame Mireille Ikoli, spécialiste en Genre de UNFPA a montré l’importance de l’appui de la Belgique dans la lutte contre les VBG en RDC. Pour elle « l’histoire retiendra que c’est grâce au projet financé par la Belgique en 2005 que nous avons mis en place l’initiative conjointe de lutte contre les violences basées sur le genre avec un financement de 7 million d’Euro. Ce rôle de leadership au niveau inter bailleur a eu un effet multiplicateur en terme de financement de la lutte contre les VBG en RDC ».

La persistance des VBG dans le pays montre que la lutte pour son élimination est complexe. Les acteurs doivent redoubler d’effort et les détenteurs de pouvoir doivent prendre des décisions pour protéger les femmes et les filles. L’horizon 2030 pour atteindre l’objectif de zéro violence basée sur le genre n’est pas loin et il est urgent d’accélérer la lutte.