Cette devise de l’UNFPA a été mise à contribution pour circonscrire les effets ravageurs de la Maladie à Virus Ebola (MVE) qui pour la première fois en RDC a été contenu dans l’aire de santé de sa résurgence, et n’a duré que du 7 février au 21 mars 2021 soit 42 jours au cours desquels le dispositif de riposte mis en place pour la surveillance de l’épidémie s’est avérée efficace. Des douze cas confirmés, six personnes ont été secourues par les efforts combinés du Gouvernement, des agences des Nations Unies (OMS, UNICEF, OIM, UNHCR, WFP, OCHA, UNFPA ) et des autres organisations humanitaires. Cette résurgence de la MVE a montré que beaucoup d’efforts restent encore à consentir pour renforcer la protection et le contrôle des infections. La présence constante de l’UNFPA sur le terrain à travers son appui à l’Association des Vainqueurs d’Ebola (AVE-RDC) a vite permis de détecter que cette résurgence a résulté de la transmission par voie sexuelle du virus par un survivant à son épouse car n’ayant pas observé la prescription stricte de l’utilisation des préservatifs au sein de son couple. Pour l’UNFPA, ceci constitue un défi pressant car l’AVE-RDC compte en son sein déjà 27 femmes qui ont fait une maternité après guérison sans pour autant observer les 500 jours de contraception qui pourraient barrer la route à la transmission entre partenaires sexuels, la transmission de la mère à son nouveau-né et la contamination du personnel médical surtout en milieu obstétrical et néonatal.
Une interpellation directe à l’UNFPA
Très rapidement à travers son partenariat avec PPSSP, l’UNFPA a associé les survivants de la 10 ème épidémie pour la mise en œuvre des activités de riposte avec le financement du CERF RR Ebola, en complément aux réalisations du projet d’appui à la transition post-Ebola (10 ème épidémie) en cours jusqu’en novembre 2021. Ainsi, les maternités des zones de santé à risque ont été dotées de kits de lavage de mains et des produits désinfectants. Une sage-femme humanitaire initialement formées pour la surveillance des standards minimum de protection a été déployé dans la zone de santé de Biena qui fut l’épicentre de la maladie en vue de s’assurer que les activités de consultation prénatale, les accouchements et les complications éventuelles soient prises en charge par du personnel qualifié. Un accent particulier a été mis sur les femmes enceintes parmi les vainqueurs, leurs assurant la disponibilité d’offre gratuite des services en rapport avec le paquet d’interventions dans les formations sanitaires ciblées (accouchements assistés par un personnel qualifié, la prise en charge des IST et victimes des VBG, ainsi que l’offre de services de Planification Familiale).
Une auto-appropriation de la riposte par les survivants
En réaction à sa consternation de savoir que la résurgence est partie d’un de ses membres, AVE-RDC s’est engagée dans une vaste campagne de sensibilisation au niveau communautaire dans les aires de santé de Béni et de Butembo en utilisant les groupes de jeunes et les groupes de femmes en vue de partager leurs expériences sur la maladie, les contraintes liées à l’usage stricte du préservatif, la planification familiale dans un élan citoyen pour protéger leurs communautés contre la maladie. Des sensibilisations porte-à-porte, des caravanes, des groupes de discussion et des émissions radiophoniques et des messages de sensibilisation par les réseaux sociaux ont été intensifiés avec les acteurs locaux pour circonscrire le champ de transmission et apporter des soins appropriés au personnes infectées en vue de l’éradication rapide. L’implication des vainqueurs de la MVE dans les activités de sensibilisations par UNFPA et son partenaire PPSSP a permis d’améliorer la Communication pour le Changement de Comportement (CCC) dans les communautés touchées des Zones de Santé de Biena, Katwa, Musienene et Butembo. Stratégiquement, pour éviter de regrouper les membres des communautés affectées en rapport avec le contexte de la covid-19, une équipe de 32 sensibilisateurs dont 16 Relais communautaires et 16 vainqueurs de la MVE, étaient déployés dans les milieux publics (marchés, églises, écoles, …) pour passer des messages de sensibilisations à l’aide des mégaphones, des affiches et banderoles placées dans des endroits à forte attraction. 20 médias locaux (radios communautaires) ont été mis à contribution pour élargir la zone de couverture et atteindre ainsi beaucoup plus de personnes exposées. Ce qui a permis d’éveiller la conscience et de sensibiliser environ 708 517 personnes dans 32 aires sanitaires des 8 Zones de santé ciblées (Biena, Katwa, Musienene, Beni, Butembo, Manguredjipa, Vuhovi et Mabalako) de la province du Nord Kivu. Les sensibilisations étaient notamment centrées sur les mesures de prévention et gestes barrières contre la MVE et le covid-19, ainsi que sur la Prévention de Abus et Exploitation Sexuels (PSEA).