Enjeux et défis de la médecine légale en République Démocratique du Congo » (RDC), c’est sous ce thème que s’est tenu le tout premier colloque international sur la médecine légale du 17 au 19 Juillet 2023 à Kinshasa.
Il s’agit d’un tout premier forum sur la médecine légale qui a réuni une centaine d’experts et chercheurs du monde universitaire en provenance des différents pays ainsi que des spécialistes des agences des Nations Unies afin d’identifier les différents mécanismes et opportunités de développement des domaines de compétence et des structures en matière de Médecine légale en RDC.
Au nom de la Représentante Spéciale du Secrétaire Général des Nations Unies, Dr Eugène Kongnyuy , Représentant Résident de UNFPA en RDC s’est félicité d’avoir accompagné des assises qui vont apporter une réforme dans la pratique de la médecine légale en RDC.
Les instances internationales des droits de l’Homme accompagnent à travers de multiples résolutions et projets, le développement des disciplines médico-légales. Il est donc important pour la RDC de faire apparaitre les sciences légales dont la médecine légale comme outil essentiel et incontournable dans les enquêtes sur les violations des droits humains grâce à l’apport de preuves probantes permettant une meilleure compréhension des circonstances entourant la commission des crimes. » a-t-il indiqué dans son mot de remerciement adressé aux participants avant de promettre le soutien des Nations Unies à cette nouvelle voie sur laquelle s’engage la RDC.
Un outil en appui à la lutte contre les violences basées sur les genres
« Le colloque de Kinshasa » a été organisé sous le haut patronage du Premier Ministre, Chef du Gouvernement congolais, par l’Université de Kinshasa avec l’appui des agences des Nations Unies notamment le Bureau Conjoint des Nations Unies aux Droits de l’Homme (BCNUDH), l’Organisation Mondiale pour la Santé (OMS) et le Fonds des Nations Unies pour la Population (UNFPA).
Pour Dr Pierrot Mbela analyste programme à UNFPA, son agence s’est engagée, dès l’annonce, à appuyer l’organisation du colloque car il ouvre une opportunité à la lutte contre les violences basées sur le genre, une des principales missions de UNFPA « En ce moment où les femmes et filles sont les principales victimes des violences basées sur le genre, la médecine légale peut jouer un rôle important dans la lutte. Grâce aux examens approfondis, les médecins légistes seront capables de fournir aux instances judiciaires des preuves irréfutables afin que les auteurs soient condamnés et contribuer ainsi à la protection des femmes et filles » a-t-il fait savoir.
Durant le colloque, il a été confirmé qu’il existe en RDC qu’une vingtaine des médecins formés comme légiste, ce qui présente un taux très faible dans ce domaine qui contribue à la lutte contre l’impunité.
Le Recteur de l’Univeristé de Kinshasa, le professeur Jean Marie Kayembe, a par ailleurs fait remarqué la nécessite de revisiter le programme académique dans la faculté de médecine car l’actuel n’accorde que 20 heures des cours à la médecine légale, ce qui est insignifiant pour donner une formation de qualité.
Premières actions et engagements
A l’issue du colloque, une déclaration baptisée ‘’déclaration de Kinshasa’’ a été lue et adoptée par tous les participants. La déclaration en guise de feuille de route mentionne entre autres la nécessite de construire des sites de formation en médecine légale. Cette feuille de route appelle également le gouvernement congolais à redynamiser les engagements et efforts consentis en faveur de la promotion et du développement de la Médecine légale en RDC.
Séance tenante, Son Excellence Muhindo Nzangi, ministre de l’Enseignement Supérieur et Universitaire, Représentant le Premier Ministre s’est engagé à former une équipe de réflexion qui va proposer un premier curricula sur l’enseignement de la médecine légale dans les différentes facultés de médecine en RDC.
Je tiens à marquer mon engagement et celui du gouvernement congolais afin de prendre au sérieux la question de la médecine légale en RDC. J’accorde tout mon appui à l’équipe qui aura la charge de produire le curricula qui pourra préciser les matières et la durée liée à une bonne formation en médecine légale, cela dès la prochaine rentrée académique » a lancé le Ministre.
Les agences onusiennes organisatrices du colloque ont promis de mobiliser des partenaires techniques et financiers qui contribueront à la formulation de réponses efficaces en matière de la médecine légale en RDC.