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En République Démocratique du Congo, le taux d’enregistrement des naissances chez les enfants de moins de 5 ans est passé de 25% en 2014 à 40% en 2018 (EDS, 2013-2014 ; MICS, 2018). Cependant, malgré les initiatives d’amélioration de la déclaration des faits d’état civil et l’établissement des statistiques de naissances, décès, mariages et divorces, le système statistique national peine encore à les produire, notamment à cause de son dysfonctionnement caractérisé essentiellement par l’inexistence d’une approche méthodologique cohérente de collecte et d’analyse des données sur les naissances, les décès, les mariages et les divorces.

.Le Fonds des Nations Unies pour la Population et l’Institut National de  Statistique, ont organisé du 04 au 05 décembre à Kinshasa, un atelier technique sur la production des statistiques vitales. Cet atelier a été réalisé dans le cadre du renforcement du système statistique national et la production des statistiques de l’état civil.

Des experts de l’Institut National de la Statistique, des Ministères de la santé, de l’intérieur et de la Justice, les représentants de bureaux de l’état civil et des agences du système des Nations-Unies ont réfléchi ensemble sur la mutualisation des efforts en vue d’amélioration de la production des statistiques du système d’état civil en RDC. Il s’agit ici de produire des statistiques sur les naissances vivantes, les décès, les mariages, les divorces ainsi que les morts fœtales.

Dans son mot d’ouverture de l’atelier, le directeur général adjoint de l’INS, Jean Pierre Mapual a plaidé pour la mobilisation de plus de ressources en vue de faire face aux multiples contraintes dans la production des statistiques vitales.

Je prends le cas de l’enregistrement des naissances. Il n’est pas du tout assuré sur toute l’étendue du pays, il n’est pas complet. Il y a certaines localités dans notre pays où 80% de statistiques des naissances ne sont pas saisies par des services adéquats. Il faut non seulement sensibiliser les services étatiques sur l’importance des données, mais aussi penser aux questions de financement pour le renforcement des capacités des ressources humaines affectées à la production des statistiques et faciliter le partage des données  a-t-il dit.


Jean Pierre Mapual/ADG Adjoint INS

A travers les différentes présentations des structures concernées par la thématique, un diagnostic approfondi et complet du système a été opéré durant ces travaux. Ce diagnostic a porté notamment sur l’état des lieux de la production des statistiques, les contraintes et défis dans le processus de collecte et production des statistiques vitales, les questions de partenariat et de coordination pour dynamiser la production et la gestion des statistiques de l’état civil, la compilation et le partage des données, le profil des ressources humaines et les structures organisationnelles affectées à la production des statistiques.

Pour sa part, le chef de division au ministère de la justice Christian Makambo revenu  sur l’absence de certaines variables pertinentes pour mener des analyses plus fines lors de la collecte de données.

Il s’agit par exemple de l’ignorance de l’état matrimonial des parents à la naissance d’un enfant ; les causes principales ou directes des décès ; le manque de précision sur l’âge du défunt. Mais il se pose aussi le problème d’insuffisance de collaboration entre l’institut national de la statistique et les ministères sectoriels impliqués dans la collecte des données sur les faits d’état civil », a-t-il renchéri. 


Christian Makambo/Chef de division Ministère de la Justice

Recommandations et actions concrètes

A l’issue des travaux de groupes, les participants à cet atelier technique ont formulé quelques recommandations devant permettre d’améliorer les services de données d’état civil. Notamment de poursuivre les travaux pour l’élaboration du Guide méthodologique pour la production des statistiques de l’état civil, de mettre en place un comité technique de coordination en charge de dynamiser la production des statistiques de l’état civil. Également, les institutions ont recommandé le partage des données et l’élaboration d’un plan d’action pour les statistiques de l’état civil en se basant sur les initiatives existantes. Elles ont aussi relevé l’importance de mener des activités de plaidoyer pour la mobilisation des ressources en faveur des statistiques de l’état civil y compris pour la dotation des services de l’état civil en registres de naissance, décès, mariages

En outre, les participants ont élaboré et adopté une feuille de route pour les actions concrètes telles que la rédaction du draft du guide méthodologique, la validation du Guide méthodologique et l’adoption du plan d’action pour les statistiques de l’Etat civil.