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La ville de Lubumbashi a été choisie pour la commémoration de la 24ème Journée Mondiale de la Population en RDC. La Journée, célébrée le 12 juillet 2013, au Centre de Jeunes de Lubumbashi a été placée sous le thème « les grossesses des adolescentes ». 

La JMP 2013 a été célébrée au Katanga, pour lancer un plaidoyer auprès des adolescentes et jeunes au regard des indicateurs peu enviables sur la situation des adolescentes et jeunes que les autres provinces du pays. Le taux de fécondité des adolescentes est de près d’une ½ fois plus élevée en milieu rural (153%) qu’en milieu urbain (105%). Ce taux varie de 64 % à Kinshasa à 257 % au Katanga. La même tendance s’observe également en ce qui concerne l’Indice Synthétique de Fécondité, où le Katanga a la valeur la plus élevée (8,6 enfants par femme). 

Quatre temps forts ont marqué cette célébration. Il s’agit du Briefing des journalistes, de la célébration proprement dite, du tournoi de football et de la séance de plaidoyer auprès des leaders communautaires et religieux et patrons de médias. 

Une délégation venue de Kinshasa représentant les Ministres nationaux du Plan, de la Santé, et du Genre ainsi qu’une délégation du Bureau Central de l’UNFPA, conduite par le Représentant Adjoint, M Ohashi Keita, a participé à ces différentes activités. 

La cérémonie officielle proprement dite de la Journée Mondiale de la Population a été commémorée le 12 juillet au Centre de Jeunes de Lubumbashi. Elle a été présidée par le Ministre provincial du Plan, Son Excellence M. Léon Tshakwiza Mulanda, qui avait à ses côtés la Ministre du Genre, représentant le Gouverneur de Province. 

Environ 1000 personnes avaient pris part à cette célébration de la JMP 2013, parmi lesquelles, les membres du Gouvernement provincial, les délégués des Ministres Nationaux du Plan, de la Santé et du Genre, le Maire de la ville, le Bourgmestre de la Commune de Katuba, les chefs de Bureau des Agences du Système des Nations Unies, les délégués des institutions étatiques, des ONGs ainsi que la communauté, constituée pour la plupart des jeunes et adolescents. 

Premier à prendre la parole à l’ouverture de la cérémonie, le Bourgmestre de la Commune de la Katuba, a souhaité la bienvenue aux invités et le bon déroulement de la cérémonie. 

Le Représentant-Adjoint de l’UNFPA, Mr Keita OHASHI a lu le message du Directeur Exécutif, a souligné qu’environ 16 millions de filles âgées de 15 à 19 ans donnent naissance chaque année, et les complications de la grossesse et de l'accouchement sont la principale cause de décès parmi les filles de ce groupe d'âge, surtout dans les pays en développement. Il a précisé que les grossesses d'adolescentes ne sont pas seulement une question de santé, c’est aussi une question de développement. Elles puisent leur origine dans la pauvreté, l'inégalité entre les sexes, la violence, les mariages d'enfants et les mariages forcés, les déséquilibres entre les adolescentes et leurs partenaires masculins, le manque d'éducation, et l'échec des systèmes et des institutions à protéger leurs droits. Afin de porter ces problèmes à l'attention de tous, la Journée mondiale de la population est centrée cette année sur les grossesses d'adolescentes. Pour briser le cycle des grossesses d'adolescentes, il faut que les Nations, les communautés et les individus s'engagent, tant dans les pays développés que dans les pays en développement, à investir dans les adolescentes. Les Gouvernements doivent promulguer et faire respecter des lois nationales qui porteront l'âge minimal du mariage à 18 ans et doivent promouvoir des initiatives, au niveau des communautés, qui soutiendront les droits des filles et préviendront les mariages d'enfants et leurs conséquences. 

Le Chef de Bureau de la MONUSCO/Katanga, Mr Guirane Ndiaye a également lu le message du secrétaire Général de l’ONU sur la Journée. Dans son message le Secrétaire Général de l’ONU a souligné que pour remédier à ces problèmes, il faut donner aux filles accès à l’enseignement primaire et leur permettre de recevoir une instruction de qualité tout au long de leur adolescence. Lorsqu’une fille est instruite, il y a plus de chances qu’elle se marie plus tard, qu’elle attende d’être prête pour faire des enfants qui seront en bonne santé. Il a aussi souligné qu’il faut dispenser à toutes les adolescentes une éducation sexuelle complète, adaptée à leur âge. Cette éducation est importante pour donner aux jeunes femmes les moyens de décider le moment qu’elles veulent devenir mères. 

Le Ministre provincial du Plan et Suivi de la mise en œuvre de la Révolution de la Modernité, Mr Léon Tshakwiza, a de son côté lu le message de Son Excellence Mr Ministre National du Plan à l’occasion de la Journée. Le Ministre National du Plan a précisé qu’actuellement dans notre pays, les projections démographiques indiquent que le nombre des femmes est supérieur à celui des hommes. Si ces femmes sont suffisamment préparées, si elles disposent d’un savoir-faire, et que leurs droits à la santé et à l’éducation sont protégés, elles peuvent constituer une grande force sur laquelle le pays pourrait compter pour son développement. Pour le Ministre du Plan, la solution aux grossesses des adolescentes ne peut pas être envisagée d’une manière isolée, mais dans le cadre d’une Politique Nationale de Population cohérente prenant en compte tous les aspects de la vie nationale et aussi à travers la prise de conscience de toute la communauté congolaise. Une étape importante de cette célébration a été la communication du jour faite par le Consultant Professeur MANGALU MOBHE Agbada, qui a présenté la situation des grossesses des adolescentes en RDC et particulièrement au Katanga. Après avoir expliqué la raison de la célébration de la JMP à Lubumbashi cette année, il a démontré que selon l’enquête EDS-RDC, 2007, près de 18 % de filles âgées de 15-19 ans ont déjà eu une première expérience sexuelle et que près de 60 % de femmes âgées de 15-49 ans ont reconnu avoir des relations sexuelles avant 15 ans. 

Parlant de l’ampleur de la fécondité, selon l’enquête MICS2-RDC, 2010, près de 23 % de filles âgées de 15-19 ans ont déjà une naissance vivante, seules 25 % d’entre elles vivaient en union au moment de l’enquête et 4 % de ces filles ont eu leur première naissance avant 15 ans. Concernant la différence par Province, la Province-orientale et la Province du Katanga détiennent le record en matière de sexualité des adolescentes. La proportion des adolescentes ayant déjà eu une première expérience sexuelle est plus élevée en milieu rural qu’en milieu urbain. Plus le niveau d’instruction augmente, moins la proportion des adolescentes ayant déjà eu une première expérience sexuelle diminue. Les adolescentes et jeunes du Katanga se sont engagées dans la Déclaration lue par Mlle Melissa, à intégrer la lutte contre les grossesses précoces dans toutes les activités ordinaires des organisations, clubs, cercles culturels, ONG, Eglises, familles et des pairs. Ils ont recommandé aux parents et encadreurs de renforcer le dialogue au sein de leurs familles, de leurs écoles et des églises et mosquées afin de briser les barrières culturelles et leurs assurer l‘éducation sexuelle dont ils ont besoins ; de lutter contre la désintégration des familles afin de leur assurer un cadre de vie cohérent propice à leur développement harmonieux ainsi que de continuer à assumer leurs rôles quelles que soient les conditions, en surveillant et contrôlant les programmes et émissions des télés et des radios qu’ils suivent, et leurs allers et venues et leurs fréquentations. 

Les troupes théâtrales Nzembela et les Héritiers du Congo du CJL ont présenté des saynètes sur le thème de la Journée. Ces deux présentations ont rencontré la satisfaction des invités, jeunes et adolescents présents à la cérémonie. 

Des dépliants sur les mariage et grossesses précoces ont été distribués et environ 1000 personnes ont été sensibilisées sur les grossesses précoces lors de cette Journée. 

La cérémonie a été agrémentée par des chants des Jeunes et d’un groupe traditionnel. Dans l’après-midi, un match a opposé deux équipes des adolescentes (Ruashi contre CJL) au stade TP Mazembe. Match âprement disputé avec un score fleuve de 8 à 0.